Le tout numérique, qui envahit notre vie quotidienne, est souvent présenté comme l'outil le plus efficace pour réussir la transition écologique. Pour accéder à ce monde « dématérialisé », il faut commencer par se procurer des « périphériques » bien matériels qui se nomment smartphones, ordinateurs, tablettes, objets connectés. Grâce à ces produits, nous pouvons emprunter les voies de communication (Ethernet, 4G, 5G, WiFi...) comme nous empruntons les voies de transport (avion, train, voiture, vélo...) avec les mêmes risques d'impacts environnementaux.
Selon l'ADEME1, « Paradoxalement, plus on dématérialise, plus on utilise de matières. Plus on miniaturise et complexifie les composants, plus on alourdit leur impact sur l'environnement. La production de composants complexes exige beaucoup d'énergie, des traitements chimiques et des métaux rares : le tantale, par exemple, indispensable aux téléphones portables ; ou l'indium, indispensable aux écrans plats LCD. Les fabricants sont en train d'épuiser ces minerais précieux à un rythme inégalé, et ce dans des mines où les conditions de travail sont souvent inacceptables.
En moyenne, il faut mobiliser de 50 à 350 fois leur poids en matières pour produire des appareils électriques à forte composante électronique, soit par exemple 800 kg pour un ordinateur portable et 500 kg pour une box Internet. »
« passer de 2 à 4 ans d’usage pour une tablette ou un ordinateur améliore de 50 % son bilan environnemental »