« Transition écologique : préparons-nous à changer nos comportements » : participation de l’Unaf au 30e anniversaire de l’ADEME
« Transition écologique : préparons-nous à changer nos comportements » était le thème de cette manifestation à propos de laquelle l’Unaf vous propose plusieurs articles qui paraitront successivement et traiteront des moyens de relever d’ici 2050 les défis de la transition écologique.
L’Unaf, représentée par Dominique Allaume-Bobe, Administratrice, a participé les 29 et 30 mars 2022 au Grand défi écologique organisé à Angers par l’ADEME à l’occasion de son trentième anniversaire. Cette manifestation qui durait une semaine était dédiée aux enjeux de la transition écologique. Les nombreuses activités proposées permettaient de découvrir des solutions pour s’engager en faveur du climat et de la biodiversité.
« Transition écologique : préparons-nous à changer nos comportements » est le thème de cette manifestation à propos de laquelle l’Unaf vous propose plusieurs articles qui paraîtront successivement et traiteront des moyens de relever, d’ici 2050, les défis de la transition écologique.
« Anticiper 2050, c’est agir maintenant »
L’Unaf a participé à la plénière du Grand Défi Ecologique de l’ADEME le 29 mars à Angers.
« La transition qui nous attend peut coûter cher mais le coût de l’inaction sera beaucoup plus élevé » a déclaré le président de l’ADEME Arnaud Leroy : la transition repose essentiellement sur le remplacement des énergies carbonées par des énergies renouvelables ou du nucléaire, sur la substitution du capital et/ou du travail à l’énergie, sur le transfert d’activité des secteurs énergivores vers ceux qui le sont moins (de la route vers le rail, par exemple), de la consommation de biens très intensifs en carbone, comme le plastique ou l’acier, vers des matériaux qui le sont moins, comme le bois, ou les services. Elle n’implique donc pas une diminution de l’activité dans l’absolu, mais plutôt une modification des modes de production et des habitudes de consommation.
Les 4 scenarios imaginés par l’ADEME pour atteindre la neutralité carbone en 2050 sont les suivants :
- Scenario 1, la génération frugale : la transition est conduite principalement par la contrainte et par la sobriété. Découvrir le scénario 1 en détail
- Scénario 2, les coopérations territoriales : la société se transforme dans le cadre d’une gouvernance partagée et de coopérations territoriales Découvrir le scénario 2 en détail
- Scénario 3, technologies vertes : c’est le développement technologique qui permet de répondre aux défis environnementaux plutôt que les changements de comportement vers plus de sobriété Découvrir le scénario 3 en détail
- Scénario 4, le pari réparateur : les modes de vie du début du XXIe siècle sont sauvegardés. Mais le foisonnement de biens consomme beaucoup d’énergie et de matières avec des impacts potentiellement forts sur l’environnement découvrir le scénario 4 en détail
Virginie RAISSON-VICTOR, prospectiviste et membre du GIEC de la région Pays de Loire a exposé combien les entreprises sont soumises à des injonctions contradictoires : créer de la croissance, de la richesse, de l’emploi et en même temps être économes en ressources (eau, énergie, biodiversité …). Il faut proposer des projets positifs, valorisants, mais la sobriété est urgente et il faut donc revoir notre modèle économique dans son ensemble : changer d’indicateurs de réussite (comme le niveau du Produit Intérieur Brut) et réfléchir à la gouvernance.
Matthieu SAUJOT, Coordinateur initiative Modes de vie en transition à l’Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI) et Sarah THIRIOT, sociologue à l’Adème, se sont attachés à déconstruire 6 idées reçues sur le développement durable
- 1ère idée, « On ne peut qu’agir individuellement » : il ne faut pas surinvestir sur l’action individuelle qui ne peut influencer que sur le ¼ des émissions de GES ; ces injonctions sont par ailleurs sources d’angoisse. Il faut les combiner avec l’action collective comme avec la Convention Citoyenne sur le Climat.
- 2ème idée, « Changer nos modes de vie c’est idéaliste et tout simplement impossible » : notre mode de vie change en permanence et parfois assez vite (droit des femmes, smartphone, plats préparés, allongements des espaces urbains, …)
- 3ème idée, « L’innovation technique va nous sauver » : donc nul besoin de changer ! Et pourtant, c’est inexact même si le paradoxe de l’efficacité énergétique est que la technologie provoque la consommation accrue d’énergie (effet rebond). Ne faut-il pas requestionner nos besoins ?
- 4ème idée, « La transition implique des changements inacceptables de nos modes de vie » : si nos modes de vie actuels ont des avantages et des inconvénients, ils posent aussi les questions de liberté et de justice sociale.
- 5ème idée, « Les modes de vie plus durables, plus sobres sont liberticides » : c’est un débat majeur autour de la surévaluation de la liberté de consommer à tout va … Les intervenants se sont interrogés sur la nécessité de délibérer collectivement sur le contrat social auquel nous adhérons, de savoir à quoi on tient vraiment individuellement et collectivement.
- 6ème idée, « Les changements qu’impliquent les enjeux environnementaux sont forcément vecteurs d’injustice » : il y de vrai de vrais risques comme le coût élevé de la taxe carbone, mais le cœur des inégalités est lié au système actuel. Il y a des problèmes d’injustice au regard des logements qui sont des passoires énergétiques, au regard des soucis de précarité alimentaire pendant le premier confinement : la transition peut apporter des solutions. Mais la grande place laissée à la publicité donne envie de mener « une vie de rêve » peu accessible au plus grand nombre…